Les Jardins de Chaumont sur Loire.

Il y a un endroit à Chaumont sur Loire qui vaut également la peine d’être visité en famille ou avec des ami(e)s, toute l’année mais plus particulièrement(à mon goût) à partir du printemps. En effet, d’avril à novembre, l’immense parc du Château accueille le Festival des Jardins de Chaumont sur Loire sur un thème tous les ans renouvelé.
Provoquer une émotion artistique dans la nature-écrin et, avec elle, véritables décors-mises en scènes éphémères, verdoyants et fleuris, pour mettre en valeur un art très contemporain.
Certaines des œuvres sont pérennes en particulier dans le parc historique et le pré du Goualoup et peuvent toujours être contemplées.

Le Château, mélange d’architecture de l’époque gothique et renaissance, se trouve 40m au-dessus de la Loire et a abrité de nombreux personnages célèbres notamment Catherine de Médicis, Nostradamus, Diane de Poitier ou Benjamin Franklin pour n’en citer que quelques-uns. Il est propriété de la Région depuis 2007 et le tout premier Centre d’Arts et de Nature.

Dans le parc historique.
Patrick Dougherty est un artiste américain qui joue avec le spectateur/promeneur. Ses sculptures de saule tressé dessinent des formes à la fois monumentales et aériennes qui se fondent dans le décor naturel et agacent notre imaginaire…

Rainer Gross.
« Toi(t) à terre. »
Ce sont les toits du Château d’Amboise qui ont inspiré cette sculpture en bois noirci allongée sous un cèdre. Par l’une de ses ouvertures belle vue sur la Loire.

Vincent Barré.
« Chaos »

Posés sur le bord du coteau, 6 éléments en fonte, permettent de « jouer » avec le paysage en transparence.

François Méchain.
« L’arbre aux échelles ».

Prendre de la hauteur pour observer le Monde comme « le Baron perché » d’Italo Calvino dont le héros se réfugiait dans les arbres pour échapper aux contraintes de la vie ordinaire. Les échelles de l’arbre se balancent au gré du vent et lui donnent vie, vie qui évolue au fil des saisons.

Dans la cour de la Ferme.
Bob Verschueren.
« Réflexion, Pédiluve ».

L’arbre emprisonné dans le pédiluve est une invitation à la méditation sur la folie destructrice des hommes à l’égard de la nature qui les entoure.

La grange aux abeilles.
Sculpture d’Henrique Oliveira.

Animal? (serpent) Végétal? (racine) L’œuvre sculptée dans le bois semble vivante, s’étire, s’enroule, se confond et se fond à la charpente et aux escaliers de la grange.

Jardins du Festival 2014 : Les pêchés capitaux.
Paradigme.
Les péchés n’existent qu’en opposition à la vertu. Ce jardin, libre interprétation de « La Carte de l’Enfer » de Boticelli, symbolise le parcours de la vie humaine.
Les fleurs claires figurent l’innocence et la vertu, la passerelle franchit le « Styx » et on se promène entre les îlots des 7 péchés capitaux avant de s’enfoncer tout au fond du jardin où se trouve l’Enfer.

Péché virtuel.
Deux grandes ailes d’ange(?)photographiques colorées, tombées dans une nature sauvage, illustrent nos péchés de fiction, le péché suprême et moderne étant le monde de la « virtualité ».

Domaine de Narcisse.
Se contempler dans le plan d’eau entouré d’un cadre doré, immense miroir magique. Aller de l’autre côté du miroir…et méditer sur le péché d’orgueil et sur la vanité…


Le jardin déchêné.
« Le chêne et le roseau » de Jean de La Fontaine a inspiré ce jardin. Les morceaux de tôle représentent le chêne-qui a péché d’orgueil-brisé par sa chute.

Bloom.
C’est la gourmandise qui est évoquée ici. L’immense table offre un véritable banquet de fleurs (une quarantaine de variétés!) d’un rouge des plus tentants. Les hautes chaises sont de vraies invitations à nous y installer.

Le purgatoire des tentations.
Se référant au purgatoire de Dante, ce jardin propose 7 niveaux de purification symbolisés par des fleurs dans un camaïeu de bleu. Les tasses blanches dans lesquelles tous les visiteurs peuvent s’asseoir, sont une invitation à exprimer la légèreté des péchés.

Haute Culture.
Le podium de Haute Culture permet à tout un chacun de passer une robe végétale de son choix extravagante et colorée et de jouer au top model. Derrière les masques noirs, on peut admirer les robes sans être vu et selon des points de vue différents. Orgueil? Envie? On a le choix du péché.

Le jardin des pécheresses.
Les portes du confessionnal ouvrent sur 7 « chambres » représentant les 7 péchés capitaux. Jeux de lumières et de miroirs déclinent à l’infini les plantes pécheresses.

Le Toucher d’or.
Ce jardin symbolise l’Avarice et fait référence au roi Midas qui transformait en or tout ce qu’il touchait. Ce qui lui semblait un vœu des plus profitables se révèle être une calamité. Tout ce qu’il touche durcit et meurt…

Allégorie des 7 péchers capitaux.
La cascade symbolise la colère, le miroir d’eau l’orgueil, le goutte à goutte l’avarice, le marécage la paresse, l’oasis l’envie, la fontaine la gourmandise et la grotte la luxure.

Résurrection.
« Et si les péchés étaient plutôt -sève de l’humanité- de magnifiques sources de force vitale et d’énergie capables de briser le béton? » La végétation se glisse petit à petit dans les interstices avant de se fondre dans la forêt originelle.

Eloge de la défaillance.
Pour l’amour de Tongariro.

« Inspirée d’un mythe Maori, cette création raconte l’histoire de deux volcans amoureux en pleine dispute. A travers de végétaux tropicaux aux larges feuillages et aux nuages de vapeurs d’eau (réalisées grâce à des plaques de céramiques chauffées), les créateurs figurent la colère et la jalousie. »

Jardin du péché. Paradis inversé.
Dès qu’on approche de ce jardin on est frappé d’abord par l’odeur très forte que dégagent les pneus recyclés qui le composent puis par son côté sombre. Même les cactus semblent avoir du mal à trouver leur place dans ce paysage mort. Un désert provoqué par la consommation à outrance qui empoisonne la nature qui se meurt.

Palette des couleurs.
Au fil des mois, le jardin s’élabore, se détruit puis se reconstruit selon les esquisses des artistes paysagistes, kaléidoscope de couleurs en perpétuel mouvement.

Pour connaître le thème de cette année : cliquer ici.

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