Autour de la place Széchenyi Istvan.

C’est à cet endroit, nous dit la petite histoire, que sur un tertre formé grâce à la terre envoyée par chacun des comitats de la Hongrie (sorte de départements), l’Empereur François-Joseph qui était devenu leur roi fit le serment au peuple hongrois de défendre leur pays. Anciennement Place Roosevelt, jusqu’en 2011, au bord du Danube, elle est située à Pest dans le 5 ème arrondissement et est reliée à Buda par le Pont des Chaînes. (Széchenyi Lanchid). C’est le Comte Istvan Szechenyi qui eut l’idée de la construction de ce tout premier pont permanent.

Il est l’œuvre de William Thiernay Clark, ingénieur anglais d’où certaines ressemblances avec le pont de Hammersmith à Londres. C’est l’un des premiers ponts suspendus en Europe plusieurs fois détruit et reconstruit à l’identique en 1949, tout juste 100 ans après sa première inauguration. Il doit son nom aux chaînes massives qui rejoignent chacune de ses imposantes piles posées sur le Danube.

Un tablier de 360m soutenu par deux piles surmontées toutes deux d’un Arc de Triomphe des plus impressionnants.

Sur chaque rive, deux lions de pierre à l’allure royale, œuvre du sculpteur János Marschalkó, gardent l’entrée du pont.

On retrouve les armoiries de la Hongrie sur chacun des arcs .

Les pièces de fer forgé et de fonte  fabriquées en Angleterre furent transportées par voie maritime puis fluviale.

Face au Pont des Chaînes,  se dresse le Palais Gresham du nom du riche mercier fondateur de la Bourse de Londres en 1565. Thomas Gresham, c’est le nom que portait la compagnie d’assurance qui avait passé commande en 1904 de ce bâtiment de style Sécession (version viennoise de l’Art Nouveau) à l’architecte Zsigmond Quittner. Rénové en 2005, ce palais est aujourd’hui converti en hôtel de luxe, et est avec le Palais Dreschler et le Palais de New York (qui feront l’objet d’un autre article) l’un des trois lieux de villégiature les plus prestigieux de la Capitale.

Les deux tours latérales coiffées de dômes en bulbes lui apportent une petite touche orientale et baroque.

Au sommet, un buste réalisé par Ede Telcs, représente Sir Thomas Gresham.

Le magnifique portail en fer forgé orné de paons est un exemple superbe de l’Art Sécession.

La façade offre de nombreux motifs sculptés aux formes curvilignes et des fenêtres richement décorées.

Figures allégoriques ou historiques (dans le style Sécession typiquement hongrois), mosaïques bleues et dorées ajoutent au raffinement…

Sur la droite du Palais un autre édifice attire le regard. Il s’agit du Ministère de l’intérieur dans un style néo- classique.

 

Mais la place est surtout un hommage au  Comte Széchenyi, qui avait fait don d’un an de ses fermages (vraisemblablement conséquents!) pour édifier l’Académie des Sciences.

L’édifice central de style néo-renaissance a été construit par Friedrich August Stüler (architecte officiel du roi prussien) entre 1862 et 1864 et il a été inauguré en 1865.

De nombreuses statues allégoriques réalisées par Emil Wolf et Miklos Izso représentent les différents départements du musée. Droit, Sciences, Mathématiques, Philosophie, Linguistique, Histoire.

Mais aussi des physiciens, mathématiciens et penseurs célèbres tels que  Newton, Lomonossov, Galilée, Révay et  Descartes,  Leibnitz.

Face au Danube, les allégories de l’Archéologie, la Poésie, l’Astronomie et les Sciences Politiques.

Entre les deux bâtiments, un carré de pelouse difficile d’accès, abrite les statues du Comte Istvan Szechenyi (1791-1860), de  l’historien Salomon Ferencz (1825-1892) et de Deak Ferenc( 1803-1876) homme politique hongrois, parmi les modérés lors de la révolution de 1848, surnommé « le Sage de la Nation » parce qu’il a signé le compromis avec l’Autriche en 1876.

Dans les rues adjacentes un florilège d’immeubles plutôt néo-classiques que ce soit dans Nador Utca…

Ou dans Zrini utca.

Dans Hercegprimas utca , face à la Basilique St Etienne, la Maison Pichler construite entre 1853 et 1857 doit son style vénitien gothique à l’architecte Ferenc Wieser.

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