Au cœur du Parc Naturel Régional des Causses, non loin de la ville de Cahors, se trouve un petit bijou de village médiéval surplombant le Lot, considéré comme l’un des préférés des français. Niché sur un escarpement rocheux, une centaine de mètres au-dessus d’un large méandre du Lot, il compte un nombre impressionnant de monuments classés par rapport à la taille de sa population actuelle deux petites centaines d’habitants l’été, une trentaine, l’hiver.
Que l’on soit à pieds ou en voiture pour y accéder, la première impression lorsque le village surgit au détour d’un virage provoque une émotion très forte.
Quand on choisit l’approche par le chemin des randonneurs ou devrais-je dire par le chemin des pèlerins, puisque nous sommes sur un des trajets vers Compostelle, on tombe sur les ruines de la Chapelle des Mariniers (14ème siècle) dédiée à la Vierge, protectrice des mariniers et des bateliers en nombre à l’époque sur le Lot pour acheminer le vin de Cahors.
En suivant ce chemin, on accède au village par le bas et donc par la dernière porte de la ville, celle qui est la mieux conservée, appelée porte de la Pellissaria (parce que les peaussiers avaient leurs échoppes dans cette rue) ou porte de Rocamadour.
Les maisons à pans de bois et à arcades d’échoppe du 15ème et 16ème se succèdent.
Le regard s’accroche aux détails multiples d’une autre époque.
Petites cours privées, ruelles médiévales pavées, parfois voûtées et étroites, sillonnent le village.
Pierre, briques, bois se mêlent harmonieusement apportant à l’ensemble un charme incontestable.
Quelques maisons remarquables classées au patrimoine ponctuent la visite.
La Maison Daura, du nom du peintre catalan qui y avait son atelier, date du 13ème siècle. Ses fenêtres à colonnette donnent sur la Grand Rue. C’est aujourd’hui une résidence internationale d’artistes.
L’Auberge des Mariniers que l’on reconnaît grâce à sa tour du 12ème siècle associée au logis du 13ème siècle et à ses fenêtres gothiques est la plus ancienne maison du village. André Breton, l’écrivain surréaliste, y passa les quinze derniers étés de sa vie et y invita bon nombre d’autres amis surréalistes.
Cet hôtel particulier du 16ème siècle, à présent demeure privée, appartenait au fort seigneurial.
Les maisons bourgeoises à arcades et pans de bois du 13è et 14è à l’angle de la place du Sombral servent toujours de boutiques au rez-de-chaussée. Même chose dans les rues adjacentes.
C’est également sur cette place que se trouve L’Office de Tourisme.
Le point culminant du rocher offre une vue incroyable sur l’ensemble de la vallée.
Et sur l’ensemble du village où l’on peut voir toutes les ruelles qui convergent vers la place.
C’est également l’endroit propice pour admirer les toitures de tuiles plates à fortes pentes, dont certaines sont classées.
En redescendant, nous voici devant l’Eglise gothique qui date de 1522 mais conserve quelques vestiges de l’ancienne église romane.
Tout près de l’Eglise, les restes de ce qui fut le Château des Cardaillac, une des trois dynasties féodales avec les Lapopie et les Gourdon qui se partageaient les lieux au Moyen Age.
Prendre un petit moment pour faire un tour au Musée Rignault pour admirer cette magnifique maison du 15èmesiècle, ancien Château de la Gardette, restaurée au début du 20ème siècle par ce peintre et amateur d’art qui attira ses amis peintres bien sûr mais également écrivains et contribua fortement à redynamiser ce petit village.
A l’intérieur les petites salles abritent des expositions temporaires et on peut y voir quelques meubles ou objets d’art ayant appartenu au maître des lieux. La grande salle, meublée comme à l’époque, donne accès aux deux jardins et surplombe toute la vallée.
Le jardin Est (Hortus Pensilis) offre lui aussi un superbe point de vue sur la vallée et permet d’admirer la façade dans ses moindres détails avec la tourelle d’escalier et le donjon carré de l’église qui se fondent dans le décor.
Le jardin ouest, (Hortus Consulus) plus petit, se veut plus intimiste et plus minéral. Vestiges architecturaux, dalles anciennes, objets insolites jouent à cache-cache avec une végétation faussement sauvage.
Après avoir dépassé l’Auberge des Mariniers, on tombe sur la place du Carol bordée par les jardins et l’impressionnant pigeonnier du peintre postimpressioniste Henri Martin.
Si vous êtes bien chaussés, vous pouvez tenter la descente par un petit chemin escarpé et peu entretenu qui vous amènera à hauteur du chemin de halage et de la base nautique.