Le Louvre: Parcours Da Vinci Code.(1er)

C’est en 1981 que François Mitterand, devenu Président de la République, décida que la partie Nord du Louvre qui abritait alors le Ministère des Finances serait entièrement consacré à l’Art et à la Culture et que le Ministère des Finances déménagerait à Bercy. L’entrée se trouve sous la pyramide de verre de l’architecte sino-américain Pei. Sa totale transparence est due à l’utilisation d’un verre totalement incolore et non réfléchissant fabriqué spécialement pour l’occasion.
Le musée du Louvre propose (entre autres) des parcours à thème, ce qui donne un fil conducteur à la visite et permet à ceux et celles, comme moi, qui ne sont pas fins connaisseurs, de s’approprier les lieux et les œuvres de manière plus ludique.

Parcours : Le « Da Vinci Code ».
Mon premier choix s’est naturellement porté sur le Da Vinci Code lu puis vu au cinéma avec l’envie de marcher (avec amusement) sur les traces des protagonistes du roman de Dan Brown dans les lieux, devant les œuvres et autour des thèmes qui sont au cœur de cette histoire.
Une fois dans le Hall Napoléon, situé sous la pyramide, prendre les escalators Denon et se diriger vers la salle 01 de la Grèce Préclassique. (Pour les détails du circuit et les explications plus précises, se reporter au site du musée en cliquant sur les liens.)


Le point de départ du roman : La grande statue votive de Chéramyès, dite Héra de Samos. Dan Brown s’appuie sur le concept du Féminin Sacré. Toutes divines qu’elles étaient, les déesses avaient des vies amoureuses. D’où le parallélisme et raccourci audacieux : Jésus tout divin qu’il était avait une compagne secrète Marie Madeleine.

« Dans le monde à part des adeptes du Graal, l’œuvre de Leonardo Da Vinci restait le mystère le plus secret, lequel se cachait peut être sous une couche de peinture…d’où le sourire entendu de la Joconde…. Leonardo Da Vinci était l’un des gardiens du secret du St Graal… Si la légende raconte que le Graal est un calice, c’est en fait une allégorie destinée à protéger sa véritable nature… C’est une femme… Le Graal c’est le Féminin Sacré, la Déesse, cette dimension religieuse perdue éradiquée par l’Eglise. »


Le médaillon Arago avant d’arriver au pied de l’escalier de la Victoire de Samothrace. Ces médaillons , dans le roman, sont censés marquer la « Rose Ligne« . (en fait œuvre contemporaine de 1995 du néerlandais Jan Dibbets)

« Il suivit les médaillons dorés en direction du Sud, se retournant de temps à autres pour vérifier qu’il suivait une trajectoire rectiligne….Langdon avait lu un jour que 135 médaillons traçaient sur un axe nord sud une ligne parfaitement droite…pour matérialiser l’axe du premier méridien de Paris…La première méridienne, l’ancienne longitude zéro, la Rose Ligne de Paris. »


Se diriger vers le Salon Carré. (salle 3)
Au sol, les motifs noirs en étoile (ceux qu’on voit sur le sol où se trouve le cadavre du conservateur dans un hall tout proche) n’existent que dans cette salle.

Dans le film la caméra insiste sur les étoiles au sol qui encerclent le cadavre.  « Le pentacle, étoile à 5 branches à l’origine un symbole pré-chrétienté au culte de la Nature… Les anciens avaient une vision bipolaire du monde, axée sur 2 principes : le masculin et le féminin… Les dieux et les déesses antiques s’efforçaient de maintenir l’équilibre des forces opposées… Ce pentacle (celui que Saunière s’est dessiné sur le ventre) représente la part féminine de l’Univers, un concept que les historiens des religions appellent le Féminin Sacré ou la Grande Déesse… Il symbolise Vénus, la déesse de l’amour charnel et de la beauté… Les religions primitives vénéraient l’ordre divin de la Nature… La déesse Vénus ne se distinguait pas de la planète du même nom… »


Avancer jusqu’à la Grande Galerie.
C’est le décor du début du roman.
Parquet à chevrons, la collection de peintures italiennes.

« … interminable tunnel, la voûte en berceau vitrée, les plinthes de marbre…la stupéfiante collection de tableaux de Caravage, du Titien, de Leonardo Da Vinci et des autres Grands Maîtres de la peinture italienne… Les lourds cadres dorés… elle mesurait 500m… La largeur était tout aussi impressionnante. On aurait facilement pu y loger deux trains de voyageurs côte à côte. L’espace central était parsemé de socles surmontés de statues ou d’urnes colossales qui encourageaient le flot de touristes à respecter un sens unique pour la visite… « 


Sur le mur de gauche « La vierge aux rochers » tableau de Leonardo da Vinci que Sophie Neveu se permet de décrocher et derrière lequel elle trouve la petite clef en or puis se protège du gardien.
L’interprétation romanesque et osée de Dan Brown: Marie tiendrait dans sa main gauche la tête de Marie Madeleine (invisible) dont le cou serait tranché par l’Archange (symbolique du geste).

C’est la troisième anagramme  « La Croix grave l’heure » qui amène Sophie Neveu jusqu’à  » la Vierge aux rochers« . 

« Le grand tableau qu’elle regardait à présent n’était pas protégé comme le portrait de la Joconde…elle le décolla du mur, glissa derrière sa tête…puis son corps tout entier…un petit morceau de métal brillait dans l’interstice…une petite chaînette y était suspendue… au bout de ladite chaînette était pendue une clef en or familière…estampée d’une fleur de lys et des initiales P.S. « 

Langdon s’interroge et nous interroge:
« Pourquoi est-ce Jean Baptiste qui bénit Jésus, comme pour le soumettre à son autorité ? Pourquoi la Vierge tient-elle Jean Baptiste – et non son propre fils – au creux de son bras ? Pour le protéger ? Ou pour le forcer à adorer Jésus? Plus troublant encore, elle tend au-dessus de son fils sa main gauche aux doigts recourbés comme la serre d’un aigle. »
« Certains prétendaient que le décor de la Vierge aux Rochers évoquait la topographie d’une série de collines écossaises truffées de cavernes troglodytes. . »


La Vierge, Ste Anne et l’Enfant Jésus. Leonardo Da Vinci.

On retrouve les deux procédés énormément utilisés par Dan Brown dans le Da Vinci Code.

Surinterprétation des images . A travers ce tableau dans lequel Freud voit dans le manteau de la Vierge, un vautour.(symbole de la mère)
Utilisation du Nombre d’Or (la Divine Proportion) que Dan Brown promeut « Unité Structurelle Fondamentale de la Nature. »
Pour étayer sa thèse selon laquelle Leonardo Da Vinci cachait dans ses œuvres des indices que l’œil non averti ne pouvait voir.

« Leonardo Da Vinci savait où se trouvait le Graal de son vivant… Certains prétendaient que le décor de la Vierge aux rochers évoquait la topographie d’une série de collines écossaises truffées de cavernes troglodytes. ..D’autres croyaient lire un code dans la curieuse disposition des apôtres de part et d’autres de Jésus, dans la Cène de Milan… Selon d’autres encore, la radiographie aux rayons x révélait que Mona Lisa portait caché sous quelque glacis, un pendentif en lapis lazuli représentant la déesse Isis… »

« Les proportions des plantes, des animaux et des hommes obéissaient toujours au dénominateur commun du nombre d’or…et les anciens en avaient déduit qu’il traduisait la pensée du Créateur de l’Univers. C’est pourquoi les savants de l’Antiquité l’ont appelé la Divine Proportion. « 


Au 2/3 de la Grande Galerie, un corridor à droite (toilettes où se cache Sophie Neveu)
« Noli me tangere«  d’Agnolo Bronzino. Jésus annonce sa résurrection à Marie Madeleine.

Le Bronzino, peintre maniériste italien du 16ème siècle: corps aux torsions accentuées, déformés en hauteur, postures théâtrales.
Jésus s’adresse à Marie Madeleine. Son attitude dans ce tableau peut avoir elle aussi inspiré la thèse de Dan Brown : Marie Madeleine était secrètement unie à Jésus et a été victime d’une conspiration montée par l’Eglise.


« La mort de la Vierge. » Caravage.
C’est un tableau de Caravage que Saunières décroche au début du roman.
La grande draperie rouge pourrait symboliser le corps désincarné de Marie montant vers son fils (Assomption)
Ce procédé est repris par Dan Brown dans son interprétation de la Cène de Leonard de Vinci qui aurait placé Marie Madeleine à la droite de Jésus (alors que les historiens y voient St Jean)


Revenir sur ses pas et entrer dans la salle de la Joconde. (salle 06)
Les noces de Cana. Véronèse.
L’autre des deux célèbres repas du Nouveau testament.
La Joconde se trouve face à ce tableau et non pas face à un  Boticelli comme dans le roman.
Dan Brown exploite tous les fantasmes liés à la belle mystérieuse en lui attribuant anagrammes et sourire entendu.
« Nous avons donc le dieu Amon (Dieu égyptien de la fertilité) et la déesse Isis (son équivalent au féminin) dont l’ancien pictogramme était L’Isa. Amon L’Isa. Ça vous rappelle quelque chose ?..Il n’y a pas que le visage de la Joconde qui soit androgyne. Son nom est une anagramme de l’union divine entre l’homme et la femme. Il est là le petit secret de Leonardo Da Vinci. Et c’est pour ça que son modèle arbore ce curieux sourire entendu. « 


Passer derrière la Joconde et se diriger vers les Salles Rouges.
Dans ces trois salles rouges on trouve les Grands Peintres Français des années 1780.1840 : David, Ingres, Delacroix, Géricault.
Au début du film, le conservateur Saunière, mortellement blessé, les traverse en courant.


Au fond de la salle un escalier avec un café qui est le plus proche du lieu où s’achève le Da Vinci Code. Par les fenêtres on aperçoit la Pyramide Inversée. Langdon comprend que sous la pointe inversée se trouve la sépulture de Marie Madeleine.

« La Pyramide du Louvre luisait dans l’obscurité…Il se dirigea vers la place du Carrousel…C’est là que se tenaient autrefois les festivités populaires célébrant la terre mère, le retour du printemps et la Déesse….Plongeant dans la terre comme un gouffre de cristal, sous son couvercle translucide entouré de verdure, s’ouvrait la pyramide inversée dont la pointe de diamant traversait la Galerie du Carrousel. »

« Poussant la porte à tambour, Langdon gagna en quelques pas l’escalier spiralé qu’il descendit rapidement….Juste devant lui, d’une époustouflante beauté, luisait la pointe de verre en forme de V. Le Calice…L’autre montait à sa rencontre. Une pyramide miniature, d’un mètre de haut…Le calice en haut. La lame en bas…Levant les yeux vers le ciel, il contempla, à travers les losanges vitrés, la sublime voûte céleste piquetée d’étoiles…Sous le ciel étoilée enfin elle repose. La quête du Graal prenait enfin son véritable sens: celle d’un pèlerinage dédié à Marie Madeleine. »

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