L’Opéra Garnier.(9ème)

C’est en 1860 qu’un décret de Napoléon III déclara d’utilité publique la construction d’un nouvel Opéra. Un concours fut organisé et le projet de Charles Garnier choisi à l’unanimité. Une guerre (franco-prussienne) et un incendie plus tard, le monument fut enfin achevé et inauguré en 1875.
Véritable temple de l’Art lyrique et chorégraphique, ce théâtre est toujours considéré comme l’un des plus beaux du monde même si le foisonnement des matériaux et la profusion d’éléments décoratifs ne font pas l’unanimité. On aime ou on déteste mais on ne peut rester indifférent.
Seule capable d’en comprendre les symboles et d’en goûter la richesse, c’est la Haute Société qui fréquente les lieux. On y vient pour voir et être vu !
Les matériaux sont des plus nobles : pierre de St Ylie , de Bavière, marbre vert de Suède, mosaïques, masques, bustes en bronze dorés de deux ors entre autres…

La façade Sud.

Situé à l’extrémité de l’Avenue de l’Opéra et près du métro du même nom, l’Opéra Garnier s’inscrit dans la continuité des réalisations du baron Haussmann. Un vrai spectacle!
Sont représentés de gauche à droite : L’Harmonie, (Harmonie, Poésie et la Musique par François Jouffroy.) la Musique instrumentale (le Génie de la Danse, deux femmes et quatre enfants par Eugène Guillaume), La Danse (le Génie de la danse et les danseuses par J.B Carpeaux), Le Drame Lyrique. (La Vengeance, la Vérité et deux hommes par J.J.Perraud)
53 masques dorés représentant les masques antiques comiques et tragiques, sont l’œuvre de Klagmann.
Les groupes en bronze doré du toit : l’Harmonie (C.A Gumery), les Pégases (E.C Lequesne), Apollon, la Poésie et la Musique ( A.Millet)

Le grand escalier ou escalier d’honneur.
C’est un théâtre à lui tout seul.
La nef de 30 mètres de hauteur est impressionnante. Les matériaux sont précieux : marbres variés, onyx, les ornements multiples. L’escalier à double volée mène aux foyers et aux différents étages qui desservent la salle de l’Opéra proprement dit. Il est conçu pour permettre une circulation libre et fluide et la circulation entre les différentes classes de spectateurs, selon les catégories de place, s’établit naturellement.
Il est entouré de colonnes en marbre qui guident le regard vers les fresques de la voûte peinte par Isidore Pils : Le triomphe d’Apollon.
Depuis les balcons on peut observer les belles dames et beaux messieurs car à l’époque, plus que le spectacle proposé, ce qui importait c’était de se montrer et d’être vu.


La porte du palier central.
Encore du marbre précieux. Deux monumentales cariatides soutiennent le fronton au-dessus duquel deux enfants en marbre blanc encadrent les armoiries de Paris.

Les foyers.
On s’y promène pendant l’entracte. Ils sont immenses et richement décorés.
Le foyer des mosaïques ou avant-foyer.
Il doit son nom à son plafond réalisé en mosaïques sur un fond doré à la feuille. Les quatre panneaux représentent des couples de la mythologie grecque.


Le grand Foyer.

Il mesure 154m de long et 13m de large. Il donne sur les premières loges…c’est l’étage pour les plus huppés. Des scènes qui déclinent les thèmes de l’histoire de la Musique, de la Comédie et de la Tragédie peintes par Paul  Baudry ornent le plafond (de 18m de haut !) et le jeu des miroirs sur les murs accentue encore plus ses dimensions.


La Salle de spectacle.
Faite à l’italienne, la salle de spectacle à l’époque offrait la plus grande scène au monde. Entre 1200 et 1300m2. Il paraît que le Théâtre de la Comédie Française pourrait tenir tout entier dans la cage de scène.
Stuc, ors, velours rouge recouvrent la structure métallique et lui donnent son caractère cosy malgré tout.
Les places disposées en fer à cheval selon leur catégorie permettaient là aussi de voir et d’être vu.


Le lustre de bronze et de cristal pèse 8 tonnes. A l’origine il était alimenté au gaz et restait allumé tout au long du spectacle (voir et être vu toujours…je suppose…)
Le plafond peint par Marc Chagall, commande d’André Malraux alors ministre de la Culture. Inauguré en 1964, il recouvre celui peint par Eugène Lenepveu et dénote quelque peu par sa modernité.
220m2 de surface peinte. 12 panneaux et un panneau circulaire central qui rendent hommage aux grands compositeurs d’opéras et de ballets célèbres.
L’espace s’organise autour de 5 couleurs :
Le Bleu fait référence à Moussorgski, Boris Godounov, Mozart, La Flûte enchantée.
Le Vert à Wagner, Tristan et Isolde, Berlioz, Roméo et Juliette.
Le Blanc à Rameau; Debussy, Pelléas et Mélisande.
Le Rouge à Ravel, Daphnis et Chloé; Stravinsky, L’Oiseau de feu.
Le Jaune à Tchaïkovski, Alfred Adam et aux ballets Le Lac des cygnes et Giselle.
Pour le cercle central : Bizet,Carmen à dominante rouge. Verdi, La Traviata à dominante jaune. Beethoven, Fidelio à dominantes bleues et vertes et Gluck, Orphée et Eurydice à dominante verte.

 

Le Salon de la Lune.

Il se trouve au premier étage, à l’ extrémité de l’Avant-Foyer, ( à l’autre extrémité se trouve le Salon du Soleil.). Les couleurs et les motifs diffèrent dans les deux salons (or blanc et oiseaux de nuit dans le salon de la lune, or jaune et salamandres dans le salon du soleil), et  leurs rayons se reflètent à l’infini dans quatre miroirs étamés d’or créant un véritable « chemin de lumière. ».

La bibliothèque.
Près de 600000 documents de toute nature y sont conservés. Partitions, chants, manuscrits, maquettes, esquisses de costumes et de décors, affiches, programmes, articles de presse. Toutes les archives depuis la création de l’académie royale de musique sous Louis XIV en 1669.
Outre les livres bien alignés et sous protection grillagée, sont exposées des décors en 3D, maquettes des futurs décors des spectacles. Un travail minutieux de panneaux peints à l’aquarelle, découpés et intercalés pour donner l’effet de profondeur et de relief.

 

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