La presqu’île du Croisic. (44)

Encadrée par l’Océan Atlantique au sud et par les marais salants au nord, la presqu’île fait partie de la presqu’île guérandaise et offre un nombre intéressant de lieux à découvrir. En outre, depuis plus de vingt ans qu’elle a été engagée, la reconquête écologique du littoral est une réussite. Entre Le Croisic et Le Pouliguen, la côte sauvage s’étend sur une quinzaine de kilomètres que l’on peut longer en suivant le sentier des douaniers créé au début du 19ème siècle pour surveiller la contrebande.

Lorsqu’on aime marcher, Batz-sur-Mer est le point stratégique de la presqu’île puisqu’il se situe entre Le Croisic à la pointe de l’île et le Pouliguen qui fait face à La Baule.

Estampillée Petite Cité de Caractère, Batz-sur-Mer réserve de belles surprises. Architecturales d’une part avec son imposante Eglise Saint Guénolé, sa mystérieuse Chapelle du Mûrier et son Moulin de la Falaise.

De pur style gothique breton, l’Eglise se voit de très loin grâce à sa tour lanterne de 70 mètres de haut construite au 17ème siècle. Les courageux graviront les 184 marches qui permettent d’accéder à sa terrasse à balustre et pourront se délecter d’un panorama imprenable sur les marais salants et sur l’Océan mais aussi par beau temps apercevoir Belle Ile en mer et l’Île de Noirmoutier.

La Chapelle du Mûrier, aujourd’hui en ruines, a été bâtie au 15ème siècle sur un ancien sanctuaire dédié à la Vierge. De style gothique flamboyant, elle s’étend sur 27mètres de long et 17mètres de large. Elle témoigne de la foi des habitants qui décidèrent de son édification suite à une épidémie de peste.

Le Moulin de la Falaise démonté et reconstruit à l’identique était à l’origine sur le coteau de Guérande et date du 16ème siècle. Longtemps laissé à l’abandon, il a été rénové au début des années 90. La ville a remplacé ses ailes en 2012 et ses toiles en 2015. Un meunier utilise son ancien mécanisme pour produire de la farine de sarrasin bio que l’on peut acheter sur place.

On admire aussi sa pierre taillée de granit et sa toiture de tuiles en bois de châtaigners.

D’autre part, à la fin du 19ème siècle, avec l’arrivée du chemin de fer dans la presqu’île, le transport du sel se fait par rails et les salorges ou greniers à sel se multiplient. Pas moins d’une quinzaine rien qu’à Batz-sur-Mer!

Surnommé la Cathédrale, le plus proche de la gare, avec ses 50 mètres de long et ses 11mètres de hauteur peut contenir jusqu’à 12000 tonnes de sel. Il est fait lui aussi de granit et de briques.

Avec le train, le tourisme balnéaire se développe et le style architectural de la ville s’enrichit.

Manoirs, maisons cossues…

toutes familiales…

Les cabines jaunes poussin de la plage Saint Michel lui donnent un petit côté suranné et charmant.

On peut choisir de longer la côte vers le Pouliguen pour s’enivrer du bon air iodé et admirer les rochers déchiquetés et les petites criques d’eau turquoise.

Certains rochers semblent être l’oeuvre d’un sculpteur…

On peut aussi prendre le sentier dans l’autre sens pour rejoindre le petit Port du Croisic.

Dans les deux cas on ne restera pas insensible à la flore très protégée de l’endroit ou à ses habitants parfois braillards mais si majestueux.

Sur notre route on trouvera la seule plage de sable de la presqu’île où la mer ne se retire pas à des kilomètres. Son nom la Plage Valentin … ce qui peut faire rêver les amoureux…

L’arrivée au Croisic peut se faire par le port. ( surtout si vous avez pris le train qui dessert Le Pouliguen, Batz sur mer et Le Croisic très régulièrement en période estivale.) Il est situé en plein cœur de la ville, dans la Chambre des Vases, autrefois lieu du déchargement du sel.

Une statue sculptée par Jean Fréour, représente Pierre Bouguer grand mathématicien du 18ème siècle natif du Croisic et grand théoricien en construction navale.

La Salerie, qui porte sur sa façade l’emblème de la ville, a été construite en 1878. Devenue un lieu culturel pour sa sauvegarde, elle témoigne, par son gabarit imposant, de l’importance de l’économie liée à la pêche à la sardine dans la deuxième moitié du 19ème siècle.

Les maisons de granit ou à encorbellements des quais mais également celles des ruelles, témoignent de la prospérité des armateurs et négociants enrichis grâce au commerce du sel, de la morue et de la construction navale au 16ème et 17ème siècle.

Le fleurissement, les célèbres roses trémières de toute la côte ouest et les petites vierges sculptées viennent peaufiner le décor.

Mais le clou de la découverte, quand on apprécie la nature, ce sont bien sûr les marais salants qui se situent entre l’Océan et Guérande. Formés par l’homme dès le 9ème siècle, ils existaient déjà au 15ème siècle tels qu’on les voit de nos jours. Revenons sur nos pas non loin de la gare de Batz-sur-Mer.

De bonne heure le matin, pour la lumière…

Les premières à m’accueillir au détour du chemin sont une colonie d’aigrettes garzettes que je prends, de prime abord, pour des ballons blancs accrochés aux arbres.

Un peu plus avant, c’est le tour de deux échasses blanches et de leurs bébés.

Tout est extraordinairement calme. Les goélands eux-mêmes semblent ne pas vouloir briser cet étrange et parfait silence.

A cette heure de la matinée, les marais brillent de mille feux.

Les paludiers s’activent déjà…selon des méthodes ancestrales mises au point dès l’Antiquité par les Romains.

et les petits tas de fleur de sel commencent à s’élever en un alignement parfait un peu partout dans les parcelles.

La salicorne en fleurs apporte sa touche de couleur pourpre achevant le tableau quelque peu idyllique.

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