Dans le quartier Notre Dame, sur l’île St Louis, la Conciergerie fait partie de l’ancien Palais de la Cité toute première résidence royale et témoigne de l’architecture civile gothique du 14ème siècle. Le niveau le plus bas fut transformé en prison dès le 15ème siècle et devint plus tard le lieu symbolique de la Révolution Française avec l’incarcération de prisonniers célèbres tels que Marie-Antoinette. Son nom, elle le doit au gouverneur du Palais que l’on appelait « concierge ». L’ancien Palais abrite aussi le Palais de Justice et la Sainte Chapelle que Saint Louis fit construire au 13ème siècle.
Après un petit tour au marché aux fleurs…
Puis rue de Lutèce d’où l’on aperçoit la flèche de la Sainte Chapelle et le Palais de Justice…
On passe devant la Tour Carré de l’Horloge. Cette horloge a été restaurée en 2012 et donne l’heure aux parisiens depuis 1371! Chaque souverain, au fil du temps, lui a apporté sa touche personnelle. On remarque les initiales entrelacées, sous le chapiteau qui abrite le cadran : »H et C » pour Henri II et Catherine de Médicis, » H et M « pour Henri IV et Marguerite de Valois (la Reine Margot). L’horloge est encadrée de deux figures allégoriques représentant la loi (à gauche) et la justice (à droite). Plus haut, une inscription latine signifiant « Celui qui lui a déjà donné deux couronnes lui en donnera une troisième » est surmontée des couronnes de France et de Pologne, royaumes d’Henri III.
La Conciergerie.
La salle des Gens d’Armes, construite dès 1302 est un exemple unique en Europe d’architecture civile gothique. Ses innombrables voûtes impressionnent d’entrée. Aménagée sous la Grand-Salle, elle servait de réfectoire aux très nombreuses personnes (entre 2 000 et 2500) employées au service du roi.
Quatre énormes cheminées chauffaient ce vaste réfectoire.
Un escalier à colimaçon desservait La Grand-Salle d’apparat du palais située à l’étage mais aujourd’hui disparue.
La Salle des Gardes est contemporaine à la salle des Gens d’Armes.
Tout d’abord réfectoire du Palais, elle fut compartimentée en cachots, sous le règne de la Terreur, et devint prison pour hommes. Le Tribunal Révolutionnaire, siégeait au premier étage juste au-dessus.
Les chapiteaux du pilier central figureraient Eloïse et Abelard.
Au passage on note deux marques témoignant de l’inondation de 1910.
De la Salle de Gardes on accède à la « rue de Paris » qui devait son nom au bourreau appelé Monsieur de Paris qui prenait ce chemin pour rejoindre le couloir des prisonniers où l’attendaient les condamnés et où sont reconstitués les cachots.
Avec ses aides, dans la salle de la toilette, il procédait alors à la toilette des prisonniers et leur coupait les cheveux avant de les faire monter dans la charrette pour affronter la guillotine.
La cellule des « pailleux » réservée aux prisonniers sans le sou. On s’y entassait par centaine, dans une odeur que l’on peut imaginer et l’on y dormait sur la paille comme son nom l’indique.
Dans la cellule des pistoles, les prisonniers étaient à plusieurs mais ils dormaient dans un lit, moyennant finance.
Les plus riches et les plus célèbres bénéficiaient d’une cellule individuelle avec lit, table, lumière et de quoi lire et écrire.
La Chapelle dite des Girondins occupe l’emplacement de l’Oratoire médiéval du roi. C’est là que les députés girondins banquetèrent avant leur exécution.
La Chapelle commémorative de Marie Antoinette a été aménagée à l’emplacement précis de la cellule de la Reine.
La tribune grillagée de l’étage accueillait les femmes prisonnières.
La reconstitution à l’identique de la cellule de Marie Antoinette emprisonnée à la Conciergerie en 1793.
La Cour des femmes était entourée par deux étages de cachots dont le confort variait selon les possibilités financières des détenues comme pour les hommes.
La Sainte Chapelle.
C’est à la demande de Saint Louis que la Sainte Chapelle fut édifiée entre 1242 et 1248 pour abriter les reliques de la Passion du Christ et plus particulièrement sa Couronne d’épines.
Chapelle à deux étages, la Sainte Chapelle est aussi élevée qu’une cathédrale gothique. (42 m 50 de haut sans la flèche qui mesure plus de 30m.)
Dans la chapelle basse, je ne suis pas seule! L’ambiance sombre, le plafond bas, le dallage de pierres tombales usé par le va et viens incessant des multiples visiteurs et les proportions, évoquent une crypte, mais la finesse des supports contraste avec cette impression, et l’architecture polychrome lui apporte une certaine élégance. La chapelle basse était réservée aux soldats, aux serviteurs et au peuple.
Ce qui frappe dans la chapelle haute c’est la multitude et l’intensité des couleurs, son élégance et sa hauteur impressionnante. C’était la chapelle réservée à la famille royale.
On vient à la Sainte-Chapelle pour admirer ses 750 m2 de magnifiques vitraux du 13ème siècle composés de plus de mille scènes du Nouveau et de l’Ancien Testament.
Ce sont sept verrières de vitraux situées sur la façade nord, les délicates colonnettes, l’archange et la grande rosace occidentale qui ont été restaurés entre 2008 et 2015.
La couleur bleue domine (choix du roi) . Chaque colonnette est décorée: végétaux en bas, statuettes des saints et des apôtres au-dessus, puis enfin la voûte céleste étoilée.
Dans le chœur se trouve la Tribune où étaient exposées les saintes reliques.