Art Nouveau /Art Déco dans le seizième arrondissement.

Plus connu pour ses entrées du métro parisien, Hector Guimard, architecte emblématique de l’Art Nouveau a laissé, malgré la destruction de près de la moitié de son patrimoine, un héritage assez incroyable, disséminé un peu partout dans Paris et plus particulièrement en lieu et place de l’ancien village d’Auteuil, dans le 16ème arrondissement. Fonte et acier, foisonnement de courbes fleuries et de volutes végétales ou animales, asymétrie en sont les principales caractéristiques. Certaines de ses réalisations ne sont pas accessibles au tout public, dissimulées dans des villas à digicode avec panneaux dissuasifs ou plus adroitement (habilement) derrière des pans de verdure  mais quelques-unes se dressent fièrement sous le regard ébahi du promeneur.

Métro Exelmans.

Prendre la rue Claude Lorrain. En profiter pour repérer les petites traces (amusantes) du passé et les immeubles en briques caractéristiques du milieu du 19 ème siècle.

Au N° 38 du boulevard Exelmans se trouve L’Atelier de Jean Baptiste Carpeaux ornée de deux statues (copies) du sculpteur. L’hôtel  particulier avait été construit par Edouard-Michel Lewicki en 1888 et surélevé par Hector Guimard en 1895 à la demande de  la veuve du sculpteur qui voulait en faire un musée. Sa sobriété et sa simplicité est assez éloignée du style habituel de l’architecte à l’époque.

62 rue Boileau, après avoir marqué un temps d’arrêt devant la très moderne ambassade du Vietnam de grès blanc vêtue, repérable par son toit en pagode et œuvre de Vo Thanh Nghia (1977),

et après avoir admiré la délicatesse du fer forgé des balcons alentours…

s’attarder un peu plus devant L’Hôtel Danois, devenue une annexe de l’ambassade d’Algérie, œuvre d’Audiger et Richard. Un style Art Nouveau à la décoration sobre et élégante, discrètement orientale. Le béton armé est recouvert de grès de Gentil et Bourdet.

 

L’Hôtel Roszé œuvre d’Hector Guimard,  est devenu invisible derrière son rideau de glycines. Bien dommage.

Au coin de la rue Chardon Lagache, un bas-relief sur la façade de l’immeuble Art Déco et l’édicule d’Hector Guimard  station Chardon Lagache attirent le regard.

En descendant vers la Villa de la Réunion (malheureusement fermée au public) au N° 41 de l’avenue Chardon Lagache se trouve L’Hôtel Jassedé. Trois petites baies matérialisent l’escalier intérieur. Grès émaillé, terre cuite, briquette vernissée, pierre, crépi et ferronneries habillent joliment la façade.

Revenir sur ses pas jusqu’à L’Eglise d’Auteuil édifié à la fin du 19ème siècle par l’architecte Joseph Vaudremer à l’emplacement de l’ancienne église qui datait du 12ème. Son clocher de deux cônes bulbeux de style romano-byzantin se repère de loin.

Prendre la rue d’Auteuil. Au passage remarquer l’Auberge du Mouton Blanc un des plus anciens restaurants de Paris fréquenté autrefois par d’illustres hommes de Lettres tels que Molière, La Fontaine, Racine ou Boileau et qui garde à priori une excellente réputation pour sa cuisine traditionnelle de terroir.

Sur le trottoir d’en face, un petit peu plus loin, l’Hôtel Antier (ou de Verrières)  construit pour la cantatrice Marie Antier au 18ème siècle.

Si comme moi, vous vous êtes égaré(e)s un peu trop loin dans la rue d’Auteuil revenir par la rue Poussin où quelques immeubles valent eux aussi un petit coup d’œil. Mariage de la pierre et des briques, richesse des détails des ornements, mélange de la pierre de taille et du fer forgé.

Sinon rejoindre directement la rue La Fontaine.

Au n°65 de la rue La Fontaine, un  immeuble Art Déco d’Henri Sauvage datant de 1926. Les larges baies des ateliers s’opposent aux petites fenêtres carrées plus intimes des appartements. Le jeu de couleurs des carrelages souligne les volumes.

Sur le trottoir d’en face au N°60, l’Hôtel Mezzara, œuvre d’Hector Guimard. Il date de 1910 ce qui explique la sobriété de la décoration. Noter l’entrée latérale destinée à briser la symétrie de l’ensemble. Longtemps annexe du Lycée d’Etat Jean Zay(Internat de la Réussite), il vient d’être déclassé du domaine public (septembre 2015).

Continuer la rue la Fontaine, au passage voir la Villa Boudard de l’extérieur (digicode) et rejoindre la rue Agar.

L’ensemble immobilier de la rue Agar est un projet d’Hector Guimard qui devait comporter 13 immeubles. Seuls deux ont été réalisés.

Chaque détail attire le regard…

Rue Gros, une porte Art Déco se détachant sur un fond de granito.

Continuer jusqu’au 12, rue La Fontaine.

Lauréat du premier concours de façades de Paris, Le Castel Béranger, c’est l’immeuble qui  va rendre célèbre Hector Guimard. Il s’étend sur 700m2.  Là encore, couleurs et matériaux divers soulignent les volumes.

 

Formes végétales, animales, masques antiques décorent la façade.

Rejoindre la Place Rodin au milieu de laquelle trône une sculpture en  bronze de l’artiste et se diriger vers l‘avenue Mozart.

Au N°66, à l’angle de la rue de la Cure, un  Hôtel particulier en briques rouges dans le style Renaissance. Sa façade est enrichie de sculptures placées dans des niches.

Rue de la Cure l’arrière d’un immeuble de rapport construit par l’architecte Jean Marie Boussard (1896) en pierre et briques vernissées bleu pâle. La façade se trouve avenue Mozart. L’ensemble des deux immeubles bénéficient de la Protection de la Ville de Paris.

Continuer l’avenue Mozart et vous trouverez rue Heine sur votre droite au N°18 une des œuvres de la dernière période créatrice de Guimard (1926). Un bow-window central, motifs dessinés par les briques,  gouttière délicatement forgée, le style est plus épuré.

Revenir sur l’avenue Mozart et la longer jusqu’au N° 122. Noter le mélange des styles d’architecture au passage.

L’Hôtel Guimard a été construit en 1910 par et pour Guimard lui-même et son épouse artiste peintre, Adeline Oppenheim.. C’était leur domicile, son bureau d’architecte et l’atelier de sa femme. Il doit ses trois étages à l’étroitesse de la parcelle.

Après le décès de l’architecte, son épouse fait don du mobilier à l’Etat. Il est réparti dans plusieurs musées dont le Petit Palais. (voir l’article déjà posté dans la catégorie Musées.)

L’Hôtel Guimard se poursuit dans la Villa Flore où se trouvent certaines autres constructions remarquables.

Remonter l’avenue Mozart et se diriger vers l’ancienne gare de Passy-La Muette ouverte depuis  1854. Fermée en 1985, après avoir reçu un certain temps les trains de la petite ceinture, elle a été reconvertie en restaurant.

Faire demi tour pour passer devant l’ancienne gare de Boulainvilliers. D’abord maison individuelle puis gare de la petite ceinture fermée en 1934 et laissée à l’abandon, la voilà  recyclée en  gare RER ©.

Descendre la rue des Vignes et s’imprégner du charme vieillot de ses immeubles.

Puis prendre la rue Raynouard sur la gauche pour voir en contrebas la modeste maison de Balzac (N° 42) devenue musée.

Rebrousser chemin et descendre les quelques marches croisées un peu avant le musée pour rejoindre la rue Bertron. Au N°24, l’entrée de la maison de Balzac et à droite de la porte, une borne qui date de 1731 et qui, dit-on, délimitait Auteuil de Passy. Dépaysement total sur les quelques mètres de cette ruelle qui nous renvoie au Passy d’autrefois.

Au bout de la rue, prendre la rue d’Ankara et continuer jusqu’au quai Kennedy.

Le longer et faire une petite incursion Square Alboni.

Plusieurs personnalités ont vécu dans cet endroit discret et tranquille, Nicolas Hulot ou Christine Lagarde entre autres. Le N°4, construit en 1913  par Albert Sélonier pour le Comte de Bellefonds. Le N°9 /11 immeuble de style art déco où vécut Jean Nohain le célèbre auteur animateur de radio et de télévision.

Puis descendre jusqu’aux Jardins du Trocadéro pour reprendre le métro.

 

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