A moins d’un quart d’heure à pieds les unes des autres, trois églises du 11ème arrondissement ont retenu mon attention pour des raisons très différentes. L’ imposante Eglise St Ambroise pour son mélange de styles néo-gothique, néo-roman et néo-byzantin, l’Eglise Sainte Marguerite qui date du 17ème siècle, de style plutôt classique, pour sa curieuse chapelle en trompe-l’œil et l’Eglise Notre Dame de l’Espérance construite en 1997, pour son style très moderne et sa sobriété.
De l’église Saint Ambroise d’origine, il n’existe plus rien. C’est le Square St Ambroise qui en occupe l’ancien emplacement. L’église actuelle, au 71 boulevard Voltaire, a été construite entre 1863 et 1868 par l’architecte Théodore Ballu. On aime ou pas le mélange néo-gothique, néo-roman et néo-byzantin. Mais ses deux flèches de forme octogonale qui s’élancent jusqu’à 68 mètres de hauteur, rappellent celles de certaines cathédrales et lui confèrent une certaine classe. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1978.
Les tympans à peinture en lave émaillée de style néo-byzantin, œuvres de Guiseppe Devers, surplombent les trois portes d’entrée. On y voit les allégories de l’Eloquence (portail gauche), celui de la Théologie (portail droit) et au milieu: Saint Ambroise.
Deux vrais et magnifiques bénitiers-coquillages tels que celui-ci contiennent l’eau bénite.
La nef principale s’élève jusqu’à vingt mètres de hauteur et l’église au total fait quatre-vingt-sept mètres de long.
Le triforium s’élève à 20 mètres et se caractérise par une série de trois arcades en plein cintre.
Dans les transepts, deux chapelles: celle de St Ambroise et celle de St Augustin. On remarquera la simplicité des lieux.
Le chœur et l’autel à baldaquin apporte une petite touche byzantine à l’ensemble. Le baldaquin serait une réplique de celui de l’église St Ambroise de Milan.
Ce qui frappe dans La Chapelle de la Vierge c’est son imposante verrière. La Vierge présentant l’Enfant Jésus est l’œuvre d’Eugène André Oudinot. Les médaillons derrière la Vierge évoquent certains épisodes de sa vie. Les vitraux sont de Charles Raphaël Maréchal (1868).
Dans la chapelle St Ambroise, (transept droit) Ste Elisabeth.
Dans le déambulatoire, les peintures représentant les apôtres ont été réalisées par Alphonse Jacquier et François Perrodin.
Le grand orgue de tribune un Merklin-Schütze à l’origine (1869), a été restauré et complété au fil des siècles suivants, le plus récemment par Bernard Dargassies.
Statue de Ste Geneviève dans la chapelle du même nom.
De style classique et en forme de croix latine, l’église Sainte Marguerite date du 17ème siècle. Ce qui la caractérise, c’est la multiplicité de ses œuvres d’art et une de ses chapelles réalisée en trompe-l’œil.
De l’extérieur elle ne semble pas très grande. Son clocher, un beffroi en bois à base carrée recouvert d’ardoises contient quatre cloches.
Le jaune citron des vitraux de la nef empêche la lumière de bien circuler et cette pénombre crée une atmosphère quelque peu médiévale et un réel contraste avec la luminosité du chœur.
La chaire à prêcher date de 1704. Les quatre bas-reliefs en bois illustrent les prédications du Christ, de Saint Pierre, de Saint Jean Baptiste et de Saint Paul.
L’orgue de tribune est un Stoltz de 1873 qui a été, plus récemment, restauré et complété par Bernard Dargassies.
La Chapelle des Ames du Purgatoire, totalement en trompe l’œil, retient évidemment l’attention. Elevée entre 1760 et 1764 ce chef d’œuvre néo-classique est l’œuvre de l’architecte Victor Louis et du décorateur Paolo Antonio Brunetti. Derrière la grille finement ciselée mais malheureusement fermée, on aperçoit ce qui ressemble davantage à un décor de théâtre mettant en valeur le tableau grandiose de Gabriel Briard: « Le passage des âmes du purgatoire au ciel ».
Parmi les tableaux remarquables de cette église, on trouve dans la Chapelle de la Vierge « Vincent prêchant à l’Hospice du Saint Nom de Jésus » de Frère Jean André, un des trois tableaux consacrés à Saint Vincent de Paul.
Dans la Chapelle St Joseph, « Sainte Marguerite chassée par son père » de Pierre Antoine Vafflard.
Et « la Descente de Croix », chef d’œuvre maniériste de Charles Dorigny dans le bas-côté gauche.
Même si une grande partie des vitraux proviennent des ateliers J.W.J Vosch, de nombreux peintres-verriers sont intervenus dans des styles et des domaines très différents. Le plus remarquable se trouve au fond de la nef, derrière le déambulatoire. Il représente Sainte Marguerite qui sort du Dragon et a été exécuté en 1882 par Henri Carot.
On y voit également entre autres Saint Louis par Edouard Amédée Didron, Saint Joseph et Jésus enfant de l’atelier J.W.J Vosch (1924) un vitrail dédié à Saint Joseph provenant des ateliers Royer qui sont aussi à l’origine des vitraux des oculi de la voûte. (1922/1923).
Au n°47 rue de la Roquette, l’Eglise Notre Dame de l’Espérance totalement reconstruite en 1997, est l’œuvre des architectes Bruno Legrand et Jean Luc Le Roy. Les écritures sur la façade rue du Commandant Lamy proviennent de l’Ancien Testament et le texte sur la tour d’angle du prophète Michée.
La façade rue de la Roquette est composée de carrés de verre couverts de citations du Nouveau Testament dont une ligne sur deux est lisible à l’extérieur et l’autre à l’intérieur.
Dans la tour surmontée d’une croix qui sert de clocher on a replacé les deux cloches d’origine Geneviève et Lucie.
L’intérieur surprend par la simplicité et la modernité de sa décoration. Le socle de l’autel, œuvre de François Cante-Pacos représente la terre partagée et la croix, une poutre qui date du 18ème siècle, cerclée de trois carrés d’or, est l’œuvre de Nicolas Alquin. L’orgue construit par l’atelier Gonzales, provient de l’ancienne église et a été entièrement restauré par Bernard Dargassies.