Dans un terrain de trois hectares, les jardins se déclinent en quatre zones bien distinctes: les roseraies au nord entre la chapelle et l’hôtel particulier et de chaque côté de la Cour d’Honneur, le sous-bois et les jardins proprement dits. D’un côté le Jardin d’Orphée, mélange de rocaille et de végétation et de l’autre, le jardin des Sources avec ses différents points d’eau. Les deux jardins font face à la terrasse de l’Hôtel Biron.
Les principaux monuments ou œuvres achevées en marbre ou en bronze y sont disséminés. Déjà du temps de Rodin le jardin recélait des sculptures et des antiques appartenant à sa collection. C’était son souhait le plus cher de « permettre à chacun l’immersion dans sa sculpture. » Et tout comme à l’intérieur du Musée, l’immersion est réelle.
En sortant de la Chapelle, le Penseur placé au beau milieu d’une magnifique roseraie attire immédiatement le regard.
Sur la gauche, de l’autre côté de la Cour d’Honneur, le long de la rue de Varennes, Les Bourgeois de Calais entament leurs suppliques.
En face les trois Ombres.
On les retrouve non loin de là au-dessus du chapiteau de la Porte de l’Enfer. Sur cette « porte » jamais achevée on peut voir la plupart des figures qui ont inspiré les sculptures de Rodin elles-mêmes inspirées par les récits de Dante dans la Divine Comédie.
Le Penseur (Dante lui-même) semble attiré par le gouffre de l’Enfer au-dessus duquel il se penche.
Ugolin est prêt à dévorer ses enfants, et juste au-dessous Paolo s’agrippe à Francesca. On retrouve le couple maudit sur un panneau latéral.
En poursuivant son chemin, on arrive à la galerie des marbres. Malheureusement il nous faut admirer les œuvres derrière une surface vitrée qu’il est difficile de « traverser » avec l’appareil photo à cause de la réverbération de la lumière.
Le sous-bois abrite plusieurs œuvres en bronze… Celles de Pierre et Jacques de Wissant deux des Bourgeois de Calais,
du peintre naturaliste Jules Bastien Lepage,
et de Victor Hugo représenté sur son rocher de Guernesey en compagnie de la Muse Tragique.
Orphée implorant les Dieux, pleure la perte d’Eurydice dans le jardin auquel il a donné son nom.
D’autres sculptures habillent également le jardin des Sources comme celle notamment du peintre Claude Gellée dit le Lorrain.
En remontant vers la terrasse on aperçoit la muse Whistler. Pour honorer le génie du peintre Whistler, Rodin évite le tableau traditionnel à son effigie et lui préfère la figure allégorique de la « Muse grimpant à la montagne de gloire ».
En repartant, je salue Balzac qui me toise goguenard drapé dans sa robe de moine…