Située au nord du Jardin des Tuileries et réputée pour être une des places les plus luxueuses du monde, la place Vendôme est entourée d’hôtels particuliers dont un grand nombre sont classés monuments historiques et abritent des établissements prestigieux. Repérable de loin par la colonne du même nom qui se trouve en son centre, elle doit son nom actuel au Duc de Vendôme (fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrée) qui habitait l’Hôtel de Vendôme. (au N°1 de la place)
Perpendiculaire à la rue St Honoré, on y accède par la rue Castiglione, la Cour Vendôme ou à l’opposé par la rue de la Paix.
La vue panoramique permet d’appréhender ses 213 mètres sur 224. De forme octogonale avec ses façades uniformes (elle a été conçue par l’architecte de Versailles Jules-Hardouin Mansart en 1699) elle en impose et l’on se sent vraiment tout petit au milieu de cette immensité quasi vide au mois d’août.
En effet, mis à part le ballet discret(?) des limousines ou des voitures de luxe transportant pour la plupart des touristes internationaux, les touristes à pied, eux, se font rares.
A l’endroit de l’ancienne statue équestre de Louis XIV abattue à la Révolution se trouve la colonne Vendôme surmontée de la statue de Napoléon en César (Augustin Dumont.1863) inspirée de la colonne Trajane de Rome et copie de la première statue sculptée par Antoine-Denis Chaudet. Pour commémorer la victoire de la bataille d’Austerlitz elle est érigée avec le bronze des canons pris à l’ennemi. Déboulonnée au moment de la Révolution à l’instigation, entre autres, du peintre Gustave Courbet elle sera remontée quelques temps plus tard.
Avec un peu plus de 44m de haut et 3m60 de diamètre, elle se voit de loin mais ne semble pas si imposante au vu de la taille de la place.
Sur son socle est gravée une inscription latine qui évoque la campagne napoléonienne.
« Napoléon Empereur Auguste a consacré à la gloire de la Grande Armée cette colonne formée de l’airain conquis sur l’ennemi pendant la guerre d’Allemagne, remportée sous son commandement en 1805 en l’espace de trois mois. »
425 plaques de bronze disposées en spirale font le récit des scènes de la bataille d’Austerlitz jusqu’à son sommet. A l’intérieur un escalier lui aussi en spirale permet d’accéder tout en haut de la colonne à la plate-forme sur laquelle est posée la statue (qui n’est pas d’origine) de l’Empereur en César.
La Place Vendôme est le centre mondial de la joaillerie et de l’horlogerie aux noms prestigieux: Boucheron, Chaumet, Mauboussin, Cartier, Van Cleef et Arpels, Patek et Hublot, Rollex. Chaque hôtel particulier abrite une enseigne de luxe.
N°1. Hôtel Bataille de Francès. (Hôtel de Vendôme)
En 1685, Louis XIV rachète l’Hôtel particulier du Duc de Vendôme en vue de construire la place qui finira par prendre son nom. L’Hôtel actuel date de 1723. Conçu par Armand Claude Mollet (l’architecte du Palais de l’Elysée), il est devenu hôtel de luxe (5 étoiles) avec 19 chambres et 10 suites dont la suite présidentielle au dernier étage. Les façades et la toiture sont classés monuments historiques sous le nom d’Hôtel Bataille de Francès.
N°13. Hôtel de Bourvallais. (actuellement Ministère de la Justice)
Il appartenait au fermier général Paul Poisson de Bourvallais. Suite à certaines malversations (déjà!) une transaction judiciaire rend le Trésor Public propriétaire des lieux en 1718. Un décret du roi l’attribue alors à la Chancellerie de France. Il est classé aux monuments historiques. Danton, D’Aguesseau, Napoléon 1er y ont laissé leur empreinte.
C’est à la fin du 18ème siècle que la Convention Nationale décida, à la demande des commerçants des grandes villes, de généraliser l’usage du système métrique et fit installer en février 1796 et décembre 1797 seize mètres étalons dans les lieux les plus fréquentés de Paris. Il n’en reste plus que deux. Un rue de Vaugirard (sur le site d’origine) et l’autre sur la façade du Ministère de la Justice Place Vendôme. Avant 1790, chaque région avait son propre système de mesure et le « pied » par exemple pouvait varier d’une zone géographique à une autre ce qui ne facilitait pas le commerce.
N°15. Hôtel de Gramont. (le Ritz)
C’est en 1897 que César Ritz achète l’hôtel de Gramont et le fait transformer par l’architecte Charles Mewès en un grand hôtel de luxe. Il est classé monument historique depuis 1930 et ses suites ont toutes des noms de clients (oh! pardon!) d’invités prestigieux. Il est considéré comme l’un des plus beaux, des plus grands et des plus luxueux hôtels du monde.
N°12.Hôtel Baudard de St James.
Il doit son nom à l’un de ses propriétaires qui était Trésorier de la Marine. Il a abrité l’Ambassade de Russie en 1848 et c’est au premier étage que Frédérique Chopin est mort en 1849. C’est là aussi que Napoléon III rencontra sa future femme. Aujourd’hui, le Joailler Chaumet y expose ses bijoux hauts de gamme.