L’Eglise St Roch, située au numéro 296 rue St Honoré, est la troisième église paroissiale de Paris. La première pierre fut posée par Louis XIV, après les troubles de la Fronde, au milieu du 17ème siècle. Sa construction a duré presque quatre-vingt-dix ans à cause de difficultés de financement ce qui explique le mélange des styles classiques et baroques. Après la Révolution, l’Eglise s’enrichit de nouvelles œuvres et de celles d’églises qui avaient été détruites. C’est pour ces raisons qu’on dit d’elle qu’elle est un vrai musée de l’art religieux. Malheureusement certains vitraux menaçant de s’effondrer, des échafaudages empêchaient l’accès de toute une travée quand je m’y suis rendue et les quelques photos de ce reportage ne montrent qu’une infime partie de ses richesses.
La façade (restaurée en 2001) avec ses colonnes doubles date de 1736 et est l’œuvre de Robert de Cotte. Colonnes doriques au premier niveau et corinthiennes au second niveau. Elle s’inspire de l’Eglise de Gesu à Rome.
Son plan, œuvre de Jacques Lemercier, suit celui de Notre Dame de Paris: église avec nef, chœur bordés de bas-côtés ouvrant sur des chapelles latérales et transept non saillant.(1653.1660). La Nef est séparée des bas-côtés par des colonnes doriques et de style classique. Les arcades sont surmontées de symboles floraux.
Elle doit la richesse de ses peintures et sculptures à la volonté d’un curé (Jean Baptiste Marduel) qui entre 1750 et 1770 fit appel aux meilleurs artistes de son époque. Les voûtes du chœur et de la coupole du transept « Le Triomphe du Christ » ont été peintes par Adolphe Roger en 1850.
La Chaire a été réalisée par Simon Challe entre 1752 et 1758. Seul, l’abat voix: « la Vérité soulevant le voile de l’erreur », est d’origine. Le mouvement du drapé confère à l’ensemble son côté baroque. Les cinq reliefs datent de la restauration et symbolisent la Justice, la Force, la Foi/l’Espérance/la Charité, la Vérité et la Tempérance. Les cariatides en bois sont beaucoup plus récentes puisqu’elles datent du 20ème siècle.
L’orgue de tribune est l’œuvre de François-Henri Lesclop et de Louis-Alexandre Cliquot. Le buffet est l’un des plus beaux de Paris voire de France et la tribune avec ses anges musiciens de Claude Françin est elle aussi des plus remarquables.
Les bras du transept ont été réaménagés par Louis-Etienne Boullée au 19ème siècle créant l’illusion de la profondeur. Pour la décoration, Jean Baptiste Marduel avait fait appel à Joseph-Marie Vien pour la Chapelle St Denis. « La Prédication de St Denis » (1767) et à Gabriel-François Doyen pour la Chapelle Ste Geneviève. « Le Miracle des Ardents » (1767)
Les vitraux à motifs très divers, floraux ou religieux, restent classiques excepté dans la chapelle de la Vierge.
La chapelle dédiée à la Vierge a été édifiée à l’arrière du chœur sous la direction de Jules Hardouin-Mansart et date de 1706. La coupole « l’Assomption » a été peinte par Jean-Baptiste Pierre.
L’ensemble de conception baroque est éclairé par des vitraux à motifs baroques eux aussi.
La Gloire Divine en stuc est l’œuvre d’Etienne-Maurice Falconet. Elle s’inspire de celle de St Pierre de Rome. Sous La Gloire Divine, la Nativité de Michel Anguier. Entourée des statues de Ste Barbe et de St Jérôme.
La Chapelle dédiée au Calvaire est l’œuvre de l’architecte Louis-Etienne Boullée. Le Christ au sommet du Golgotha semble irradié de lumière. Cette véritable mise en scène fut très critiquée par Diderot. L’ensemble a été remanié en 1850.