Autrefois le deuxième arrondissement était le centre d’une très importante activité économique centrée sur la Bourse, le textile et la presse. C’était aussi l’arrondissement aux rues des « amours tarifés ». Pas étonnant donc de trouver de nombreux immeubles et de multiples passages couverts (voir article déjà traité:Menu-2ème-Passages couverts) qui témoignent de ce passé prospère.
Départ : Métro Sébastopol.
Emprunter la rue Dussoubs. Pour la petite anecdote, au n°23 à l’angle de la rue Saint Sauveur, vous vous trouvez en face de l’ancienne maison close de Marguerite Durand.
De l’autre côté, au n° 28 ne manquez pas le Mur des vents de Pierre Comte (1974). Cette œuvre est composée d’une grille de douze rangées de cinq éléments rectangulaires de couleur dont chaque élément peut pivoter sur son axe central.
La place Goldoni du nom du dramaturge italien du 18ème siècle Carlo Goldoni est un endroit charmant. Une école primaire donne sur cette place, ce qui a inspiré l’artiste Patrick Corillon pour la décoration du mur qui lui fait face.
En 2006, « la Place des Enfants », œuvre de Patrick Corillon, se mêle harmonieusement aux arbres et arbustes environnants.
A deux pas de la rue Montorgueil, prendre le passage du Grand Cerf, un des plus hauts passages couverts, créé en 1825 à la place de l’hôtellerie du même nom qui servait de relais de poste jusqu’à la révolution. Ses cent treize mètres de long sur trois mètres de large offrent un large panel de boutiques de créateurs et d’artisans à la mode.
Sa superbe verrière à deux pentes de douze mètre de haut, laisse entrer un grand flot de lumière ce qui ne gâte rien.
Ateliers de stylistes, d’objets récupérés et retravaillés, bijoux de créateurs, autant de plaisirs pour les yeux des curieux que de boutiques.
Dans le prolongement du passage du Grand Cerf, le passage Bourg l’Abbé, beaucoup moins long (43m) créé par l’architecte Auguste Lusson (1828) mérite lui aussi un coup d’œil. Le corps central a été redécoré dans les années 2000 dans le pur style début 19ème. Sa verrière en arrondie est une de ses particularités.
A noter l’horloge et particulièrement le baromètre joliment décoré qui date de 1862.
Il abrite en majorité des ateliers alors il est beaucoup moins animé que le précédent, les quelques boutiques existantes étant fermées pour la plupart.
L’entrée qui donne sur la rue St Martin est l’œuvre d’Henri Blondel (architecte de la Bourse du Commerce). Les deux cariatides qui encadrent cette entrée sont des allégories du Commerce (Ancre de la Marine Marchande) et de l’Industrie (Marteau et rouage mécanique). Elles ont été sculptées par Aimé Millet.
Lorsqu’on débouche rue Montorgueil on est surpris par l’absence de klaxon et autres bruits de moteurs. Une zone piétonne en plein Paris, c’est appréciable! Nous voilà plongés dans l’un des plus anciens quartiers. Une rue-marché extrêmement vivante où se côtoient commerces traditionnels et vieilles boutiques. L’œil repère très vite quelques façades originales classées pour la plupart monuments historiques.
Au n°38, l’Escargot Montorgueil accueillait au siècle dernier Guitry, Proust, Dali. A l’intérieur, son plafond est, dit-on, celui qui ornait la salle à manger de Sarah Bernhardt.
Pour les gourmands, au N°51, une première adresse incontournable qui a su garder son décor et son atmosphère d’antan: la Pâtisserie Stohrer. (Stohrer était le pâtissier de Marie Leszczynska, épouse du roi Louis XV. A l’origine du baba au rhum, cette pâtisserie fondée en 1720 possède toujours des panneaux décoratifs de Paul Baudry. L’immeuble date également du 18ème.
Au n° 59, à l’angle de la rue Greneta, « Au Rocher de Cancale », classé monument historique, fut fréquenté en leurs temps par Théophile Gautier, Balzac ou Alexandre Dumas. C’était un lieu à la mode où on se retrouvait pour souper après le spectacle.
Continuer rue des petits carreaux et repérer, à l’angle de la rue d’Aboukir, » l’Oasis d’Aboukir », un jardin végétal vertical construit en 2013 en sept semaines par Patrick Blanc artiste botaniste.
Puis prendre la rue d’Aboukir pour rejoindre la place du Caire. La place du Caire c’est le cœur même du Sentier, le royaume du prêt à porter. Mais ce que l’on remarque de prime abord c’est un immeuble d’inspiration égyptienne avec fresques et moulures. C’est ici que se trouvait la plus importante « Cours des Miracles » de Paris sorte de zone de non-droit où se regroupaient voyous, voleurs, prostituées, mendiants et infirmes qui, à la nuit tombée, retrouvaient « miraculeusement » toutes leurs facultés physiques.
Redescendre la rue d’Aboukir et emprunter la rue de Mulhouse pour rejoindre la rue de Montmartre. Quelques immeubles remarquables rue de Mulhouse.
La rue de Montmartre était l’ancienne route qui permettait de rejoindre la Butte. Elle prit forme quand Louis VI créa le Marché des Halles vers 1137.
N°144 : c’est dans cet immeuble construit en 1883 par l’architecte Ferdinand Bal, que fut imprimé le numéro de l’Aurore avec l’article « J’accuse » d’Emile Zola.
Ce jour-là, l’immeuble de la banque Natixis brillait de mille feux sous un soleil radieux!
Erigé à la demande de Napoléon, Le Palais Brongniart, du nom de son architecte est entouré d’un péristyle de style corinthien. Appelé autrefois le Palais de la Bourse parce qu’il accueillait la Bourse de Paris il est devenu de nos jours un centre de conférences et d’événements.
Aller rue de la Banque.
Construite en 1850 par Grisart dans le style Louis XIII d’après les plans de Victor Baltard, la caserne des Petits Pères ou Caserne de la Banque abrite une partie de la Garde Nationale. On remarque son entrée décorée de colonnes, de trophées et de statues et sa façade en briques roses entrecoupée par des encadrements en pierre de taille.
Prendre à droite la rue des Petits Champs.
On a accès à la Galerie Vivienne qui vaut à elle seule une vraie visite (Menu- 2ème – Les Passages Couverts.)
Prendre la direction du Square Louvois.
Dans ce square se trouve l’une des plus belles fontaines de Paris créée en 1844 par Louis Visconti à la demande de Louis Philippe. Elle représente quatre fleuves français « féminins »: La Loire, La Seine, La Garonne et la Saône. Quatre tritons chevauchant un dauphin décorent la colonne centrale. Sur le pourtour de la grande vasque, signes du zodiaque alternent avec des mascarons qui crachent de l’eau. Les sculptures sont signées Jean Baptiste Jules Klagmann.
Rejoindre la rue St Augustin.
Drouant, c’est LE restaurant du Paris gastronomique et littéraire. C’est ici, dans un cadre élégant et raffiné, qu’est décerné le prix Goncourt.
La petite fontaine de la Place Gaillon est signée Louis Visconti elle aussi. Le groupe en marbre de la vasque supérieure « Jeune Triton chevauchant un dauphin » est l’œuvre du sculpteur Georges Jacquot.
Avant de reprendre le métro, éventuellement pousser jusqu’au N°35 Boulevard des Capucines (9ème) devant l’immeuble Art Nouveau qui abritait la boutique du célèbre photographe Nadar entre 1860 et 1872. Derrière la magnifique verrière cerclée de rouge se trouvait son atelier. C’est ici aussi qu’eut lieu la toute première exposition des jeunes peintres qui donnèrent naissance au mouvement impressionniste.
Rejoindre la Place de l’Opéra pour reprendre le métro. Pour davantage d’info sur L’Opéra Garnier.( Menu-9ème – Opéra Garnier)